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le bonheur est sur le marché

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Plus grand marché couvert de France, le marché toulousain du quartier de Victor Hugo, mets les métiers de bouche à l’honneur. 85 exposants qui proposent des produits artisanaux frais et issus d’un savoir-faire unique. Rodriguez Beauhaire, vice-président de l’association des commerçants, développe : « De nombreux restaurateurs, et notamment ceux de la galerie au-dessus du marché, se fournissent directement sur les étals des fournisseurs de Victor Hugo. Le « Louchebem » achète par exemple sa viande « Chez André » ou à « La Triperie Aveyronnaise ». C’est aussi le cas du « Magret », dont la saucisse de Toulouse et le chorizo viennent de chez « Castet » ». Du terroir ou d’ailleurs, les spécialités proposées sous les halles font voyager les papilles. Gérard Calvayrac, traiteur et patron de la rôtisserie « L’Ile Ô Saveurs », et sa femme Cynthia, proposent des produits 100% faits maison.Des plats cuisinés qui sont le fruit du mariage entre exotisme et tradition. « Mon épouse est malgache, et j’ai moi-même beaucoup voyagé lorsque j’étais dans la marine nationale. Nous proposons parmi nos recettes, des plats aux couleurs des îles, comme le rougail saucisse, la salade de mangue, ou encore les pois chiches à l’indienne ». Pour les occasions spéciales, la rôtisserie propose du cochon de lait, du chapon ou encore de la dinde farcie.

Côté animations, le marché proposé un jeudi par trimestre une Bodega géante. C’est alors tout le quartier Victor Hugo qui s’ambiance ! Bandas, vente de produits à emporter, planchas fumantes sous les produits du marché, le tout arrosé de vins de chez le caviste. Ce sont ainsi plus de 1000 personnes qui viennent célébrer la bonne chère à chaque édition. Les nocturnes du jeudi soir, quant à elles, permettent de faire découvrir le marché aux noctambules de 18h30 à 22h30. « Cela a l’avantage de toucher un plus jeune public, qui n’est pas coutumier du marché dominical. Après y avoir goûté en nocturnes, ils y reviennent par la suite le dimanche matin ! », sourit Rodriguez Beauhaire, de l’association des commerçants.

 

Zoom sur : CÉLINE CASTET, charcutière sur le marché de Victor Hugo

Entreprise familiale, c’est en 1996 que la « Maison Castet » investit les halles de Victor Hugo, avec à sa tête, Jean- Marie Castet. En 2005 sa fille Céline vient en renfort, et continue, de perpétrer les traditionnelles- mais non moins secrètes- recettes. « Nous sommes notamment connus pour notre fameux jambon blanc. Nous fournissions entre autre le chef Michel Bras aux “ Capucins ”. Je suis fière de ce produit qui a fait notre notoriété. Pour preuve, il nous arrive de vendre de 2 à 6 jambons entiers par jour », développe la maîtresse des lieux. Des produits de qualité issus des porcs du Tarn et de Bigorre, qui ont confirmé le savoir-faire de l’entreprise. Rejointe par son frère Damien en 2010, ils s’associent en 2014, et forment un binôme atypique qui fonctionne. « Damien a le sens du contact et de la diplomatie. Je suis plutôt reconnue pour ma bonne humeur, mon énergie, et mon sourire. Stadiste pour ma part, j’aime discuter rugby avec les clients masculins, tandis que mon frère, en véritable cordon-bleu, causera recettes avec les femmes », s’amuse Céline Castet. Aujourd’hui, leur réputation n’est plus à faire, et ils travaillent avec de nombreuses enseignes de la ville rose, comme le Capoul, L’Envol, Le John’s Club, ou encore le groupe Compass.

10h. C’est le coup de sifflet qui annonce le départ du marché au gras. Sous la halle de 500m2, producteurs locaux et acheteurs négocient. Venus du Var, de Marseille, de Toulouse, ou même de Chine, les clients investissent les lieux. « Le plus fort afflux de fréquentation se fait de novembre à mars, le dimanche matin », explique Sylvie Varin, adjointe en charge de la Halle Au Gras. Et pour assurer un service maximal, quatre découpeurs sont mis à disposition du public, qui le temps de l’attente, profite des animations proposées. Démonstrations culinaires, dégustations, et petit marché bio : autant de festivités qui rythment les dimanches froids de la saison forte du canard. « A l’image de ceux de Samatan, Eauze ou Seissan, ce lieu fait partie des derniers marchés au gras authentiques », confie Sylvie Varin. Avec près de 300 foies et carcasses exposés, les halles brassent jusqu’à 500 visiteurs en pleine saison, et voient de plus en plus de jeunes initiés parcourir les stands. « On apprécie revenir au “bien-manger”, redécouvrir les produits, et se faire conseiller pour préparer nous-même nos foies », développe Clémence, 25 ans et originaire de Toulouse. De nouveaux clients séduits par le contact direct avec le producteur, et rassurés par la qualité d’exception du produit.

Zoom sur JACQUES CANDELON, producteur de foie gras et patron de la société « Paysan Gersois ».

Originaire de Vic Fezansac, cet éleveur de canetons arbore le visage du producteur 2.0. Toujours dans le respect de la tradition et du produit, c’est à grande échelle qu’il veut promouvoir le savoir-faire du Gers. « Nous vendons à ce jour 240 000 canards par an. La moitié sera destinée aux gaveurs et revendue sur les marchés, tandis que les 120 000 restants seront abattus, découpés et transformés », explique Jacques Candelon, qui poursuit : « Nous suivons un cahier des charges strict, qui garantit au client que toutes les étapes de fabrication se font dans le Gers. Nous ne voulons surtout pas céder aux modes de fonctionnement actuel, qui poussent à la claustration des animaux par exemple. En préservant les modes traditionnels, nous garantissons le même niveau qualitatif depuis nos débuts ». Doté d’un marketing bien ficelé, et maniant avec dextérité les réseaux sociaux et les outils de communication, le producteur a su faire décoller sa marque et son entreprise. En effet, il bénéficie aujourd’hui de son propre panel d’éleveurs et de gaveurs. Le chef d’entreprise est d’ailleurs autonome en ce qui concerne la logistique, l’abattage, la découpe et la transformation. « Gimont est la capitale du foie gras. Le marché me permet de garder un lien avec le terroir, un contact direct avec le terrain, la clientèle et les producteurs », confie le patron de « Paysan Gersois ». Un entrepreneur qui demeure avant tout fils de producteur, et qui ne tient pas à oublier ses racines.

Qu’ils soient de plein vent ou couverts, les marchés français attirent encore et toujours le chaland, le lève-tard, le matinal, le touriste, le pèlerin… Un point commun à tous ses visiteurs : la volonté de consommer mieux et de flâner avec l’arrivée des beaux jours. Tandis qu’une centaine de nouveaux marchés verraient le jour chaque année dans l’hexagone, ils redynamisent les vieux centres historiques, et encouragent la production locale. Voici donc une petite sélection des lieux emblématiques de la région, et des rendez-vous incontournables à mettre dans son panier !

De 10h à 13h, Léguevinois et badauds venus des alentours se retrouvent au milieu des étals où la bonne humeur est de mise. « Les gens apprécient ce marché qui est un lieu où l’on se retrouve, et où il fait bon se balader », explique Jean Bacarat, conseiller délégué au marché et au commerce de Léguevin. Un nombre de visiteurs venus de Tournefeuille, Colomiers, Brax, l’Isle Jourdain, ou encore Fontenilles, qui progresse d’année en année, pour le plus grand bonheur des producteurs. Une halte agréable pour les pèlerins de Saint-Jacques qui font étape au « Relais », implanté à deux pas de la place. Le marché de Léguevin fait appel à une large gamme de producteurs : des primeurs du Tarn et Garonne, un ostréiculteur de Marseillan, des éleveurs de canard du Gers, ou encore un chevalin de Caraman.

C’est bien la diversité de ce petit marché à taille humaine qui en fait son succès. « Nous venons ici faire le plein de bons produits, que l’on déguste en famille le midi. J’ai un faible pour les huîtres de l’étang de Thau, que je savoure volontiers avec un petit blanc. C’est une balade reposante, que l’on ponctue d’un café de chez le torréfacteur ; il lui arrive de sortir quelques tables pour que l’on s’y pose lorsqu’il fait beau », raconte Claire, habitante de Brax. Ceux qui veulent pousser le farniente choisiront un plat préparé de chez le traiteur japonais, ou une barquette d’aligot. Les amateurs de Bio ne sont pas en reste puisque, comme le souligne l’élu Jean Bacarat : « Il y a une vraie off re autour du Bio. Des fruits, des oeufs, du fromage, du pain, ou encore du miel… la diversité est aussi dans les produits équitables ». Les animations quant à elles, ne manquent pas . Le « Dîner-Marché », qui a rassemblé pas moins de 1200 personnes l’année dernière, est le moment fort du mois de juillet. « Chaque personne amène ses couverts, et achète les produits à consommer sur place. Le repas se fait sous les notes d’un orchestre venu pour l’occasion », explique Jean Bacarat.

En novembre, les élus organisent gracieusement « La Matinée Châtaigne », où les fruits à coques accompagnent le vin nouveau, le temps d’un moment chaleureux. Eté comme hiver, la fréquentation demeure constante, et la bonne humeur au programme.

 

Zoom sur GREGORIO VOCI, producteur de fruits, et YVES ZOCCA, producteur de légumes, sur le marché de Léguevin

Tous deux agriculteurs depuis 32 ans, c’est côte-à-côte qu’ils vendent sur le marché de Léguevin. Ces amoureux de la terre s’accordent à dire que ce dernier est l’un de leur marché favori, tant pour l’ambiance que pour les ventes. « Les clients qui viennent ici apprécient la complicité qui s’instaure entre eux et les producteurs », explique Yves Zocca. Une convivialité à la hauteur de la qualité des produits proposés par les maraîchers. Les fruits de Gregorio Voci sont certifiés, et respectent un cahier des charges en vue d’une culture raisonnée. « Mes produits tendent indéniablement vers une agriculture responsable. Ils sont suivis par un technicien agricole qui nous aide dans cette démarche. L’idée est d’utiliser moins de phytosanitaires, et des techniques auxiliaires. C’est notamment le cas de la confusion sexuelle, utilisée pour troubler la reproduction des insectes nocifs pour la plante ». Le producteur de légumes Yves Zocca, observe : « Le marché de Léguevin a une véritable ambition de développer les produits Bio. Il accueille plusieurs stands dans ce sens. Et on sent d’ailleurs qu’il y a une vraie demande de la part du consommateur. »