Dans mes années d’alcoolisation intensive, en été, l’apéro était synonyme d’alcool. À peine mangé une chips, il me fallait le premier verre puis le deuxième et ainsi de suite jusqu’à que mon corps ne puisse rien avaler. Lorsque je devais rencontrer des amis qui buvaient raisonnablement, je prenais quelques verres chez moi avant pour pouvoir avoir “ma dose” et ainsi me sentir pleinement dans la convivialité.
Le lendemain, cependant, les souvenirs devenaient de plus en plus flous et il m’était impossible d’avoir des relations normales, car je ne me souvenais pas de la moitié des échanges que j’avais pu avoir. Lorsque l’on me rappelait mes actes oubliés des précédents apéros en rigolant, un profond sentiment de honte s’installait et souvent me faisait quitter la conversation, je me retrouvais seul, à boire.
Lorsque j’ai enfin décidé d’arrêter de boire et de me faire aider par les alcooliques anonymes, je me suis rendu compte que beaucoup d’autres personnes subissent également ces sentiments de honte face à des trous noirs. Désormais, je ne suis plus seul face à mes problèmes et je rencontre des personnes heureuses de vivre.
En début d’abstinence et pendant le temps qui m’a été nécessaire, j’ai évité ces événements par prudence, car je ne me sentais pas prêt et ça me semblait beaucoup trop risqué. Après avoir appris à dire « non » lorsqu’on me propose un verre d’alcool, j’ai commencé à accepter les invitations. Quelle surprise de me rendre compte que la majorité des personnes n’y prête même pas attention, je ne suis pas le centre de l’attention. Je remarque même que beaucoup de personnes boivent peu.
Maintenant, j’accepte les invitations avec plaisir, les personnes présentes m’intéressent plus que le contenu des assiettes et des verres. Je peux suivre la vie de mes amis sans trous de mémoire, quel bonheur ! Je suis toujours encore dans les premiers à partir lorsque je sens la fatigue arriver, mais je repars avec le sourire et plein de souvenirs en tête.
J’ai poussé la porte dans le but d’arrêter de boire. Je remarque maintenant que j’ai appris bien plus, j’ai appris à vivre, heureux, sans souffrir et sans alcool. Les moments d’échanges estivaux autour d’un repas ou d’une boisson sont vécus pleinement et tous les souvenirs restent en moi, ça marche. Merci aux alcooliques anonymes pour ce beau cadeau.
Groupe Alcooliques Anonymes
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