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Photo : Julien Fitte
Photo : Julien Fitte

Avec 40 jours de confinement dans la musette et des perspectives de sortie manifestement aléatoires, l’état d’esprit à la maison a connu des variations insoupçonnées. Des premiers temps rigolos à grands coups de cyber apéro en passant par la déprime, voire l’angoisse, on a clairement l’impression d’avoir fait le tour de la question. On attend la suite comme son tour au drive du Mc DO. Maintenant que la majorité des Français ont été privés de leur liberté plus longtemps que Balkany, d’autres interrogations naissent peu à peu, notamment cette petite voix qui dit : ce confinement n’est-il pas le signe qu’il faut changer plus profondément les choses ?

Révélateur/fixateur

Car s’il y a bien une chose que cette page de l’histoire nous a appris, c’est que les métiers essentiels sont bien loin d’être ceux qu’on reconnait, que ce soit par la gratitude ou le salaire. Loin de moi l’envie de dire du mal des mixologues ou des influenceurs mais sincèrement, qui a eu besoin d’eux depuis 40 jours ? À contrario, le vieux Gégé du marché qui produit et vend ses carottes est devenu une des rares sources de plaisir lors de nos sorties autorisées. Il en va de même pour les courageux éboueurs sans qui la ville serait aux proies des rats en 2 semaines ou encore notre personnel soignant qu’on aime fort*.

Les yeux dans le miroir

Cet état de fait nous ramène à notre propre situation : et moi dans tout ça ? Je sers à quoi ? Mon activité a-t-elle du sens ? Auprès de ma communauté mais surtout auprès de moi-même ? La façon de s’en assurer est aussi simple que douloureuse. Repensez au dernier moment où vous étiez heureux. Pas à cause d’un fait précis du genre une victoire du TFC , mais naturellement heureux. Vous y êtes ? Maintenant pensez à votre quotidien, notamment au travail. Si ça pique, c’est qu’il y a probablement quelque chose à ajuster.

Une vie

Jusqu’à preuve du contraire, notre existence se joue en une fois. Les malheureux événements actuels en rappellent toute la fragilité. Alors oui c’est « pas si mal » de bosser dans cette boite, ça paye les factures mais sans mentir, vous vous imaginiez là quand vous pensiez à votre avenir ? Pour qui répond par l’affirmative, inutile de poursuivre la lecture de ce papier. Continuez à fond dans votre voie, avec mes félicitations et ma sincère admiration. Pour les autres, au regard de la situation économique qui va profondément muter, serais-ce le moment d’abattre vos cartes ?

Du calme Joe

Ce billet n’a pas pour vocation de vous pousser en slip dans le bureau du directeur et lui priant d’aller forniquer avec sa fondatrice (si vous le faites, filmez-le par contre) mais bien de faire le point sur votre situation. Notre rythme de vie actuel étant propice à la réflexion, il ne semble pas idiot de se questionner sur ce que nous faisons ici et de quelle façon l’histoire nous retiendra.

Le fossé n’est peut être pas si profond que ça. La tendance est au retour du concret, du rationnel, de ce qui est vraiment utile et chargé de sens. Ainsi, si vous avez toujours rêvé de faire du fromage de chèvre, dites-vous que Covid 19 ou non, il y aura toujours des gens pour en manger…

*J’oublie bien des métiers. J’en ai conscience mais il y en avait pour 1h à tout citer.