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Top Chef

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Photo : Julien Fitte

C’est officiel, c’est tombé, le 11 mai nous serons déconfinés. Graduellement certes mais le feu vert est donné à une partie de la population pour retourner à la vie civile. Entre le port du masque vivement conseillé, la pénurie de coiffeurs (ou les coupes maison aléatoires) et les deux mois de confinement enrobant à grands coups de Netflix and chill,  la première nouveauté va être de se reconnaitre les uns les autres. Cependant, d’autres changements sont attendus dont la plupart sont déjà en cours. Un peu comme le 11 septembre a profondément modifié les normes de transport, cette crise du Covid 19 bouleversera nos habitudes quotidiennes, pour le meilleur et pour le pire.

Drive me away

À coin depuis toujours chez McDo et autres KFC, le drive se développait à son rythme dans d’autres secteurs, le plus aboutit étant celui de la grande distribution qui a largement communiqué et investi dans le domaine depuis une poignée d’années. Covid galopant, bien des enseignes se sont empressées de se mettre à ce mode de distribution, souvent pour une question de survie. Résultat, des clients qui répondent très favorablement et des magasins submergés par cette nouvelle façon de travailler. Les publications régulières de Minjat sur leur page alertant d’une impossibilité d’honorer les commandes pour les 24h à venir m’en sont témoin. Ce système perdurera t’il post confinement ? Sans aucun doute. Le virus étant loin d’être éteint, le drive (ou clic and collect qui est grosso modo la même chose)  offre une protection importante pour éviter les contacts sociaux. Bonne nouvelle donc pour les personnes qui n’aiment pas les gens.

« Chérie je pars bosser dans le salon »

Un peu comme pour le drive, le télétravail était plus évoqué qu’appliqué. La faute à une organisation compliquée scandaient les employeurs. Pourtant, cette terrible difficulté s’est soudainement envolée lorsque la bise fût venue. Comme quoi lorsque la motivation est là tout devient possible. Certes le télétravail est difficile à appliquer pour qui est berger mais soyons réalistes, peu d’entre nous ont la responsabilité d’un troupeau de mouton. C’est d’ailleurs le fait de ne pas pouvoir surveiller ses ovins qui a jusqu’à présent massivement limité la propagation du travail à la maison. L’expérience en cours montre pourtant qu’il n’est pas utile d’avoir ses subordonnés à vue pour qu’ils travaillent tout de même, n’en déplaise au management à la Frrrançaiiise…Ce système a-t-il de l’avenir ? À n’en pas douter. Ikéa communique fort sur le home office (le bureau à la maison) et c’est bien connu, quand Ikéa fait quelque chose, tout le monde suit. Puis ça fera de la place sur le périf.

Le chef vous propose

La question « Mais que vont faire ceux qui ont acheté 5 tonnes de farine ? » a enfin livré sa réponse : ils en font des gâteaux, des pâtes et tout un tas d’autres trucs. Les Français cuisinent comme ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps. Sous réserve de ne pas aller trop loin dans la création (quand vous en êtes à envisager un cassoulet au nougat c’est signe qu’il faut revenir en arrière), on mange mieux et il faudra en garder l’habitude une fois toute cette affaire bouclée. Le revers de la médaille, c’est qu’il va y avoir une concurrence d’enfer dans Top Chef la saison prochaine. Pas le bon moment pour s’inscrire donc.

Made In Pas Loin

À l’heure où notre président réalise que faire fabriquer des produits essentiels à la nation dans un pays situé à l’autre bout du monde est peut-être un peu une connerie, l’idée d’acheter ce qui vient de chez nous fait également écho chez les consommateurs. Mondialisées, les chaines d’approvisionnement sont sérieusement grippées, se traduisant par des rayons vides dans nos supermarchés. Par contre, pour qui travaille avec des producteurs locaux, aucune pénurie en vue. L’acheteur lambda n’a donc d’autre choix que de se rabattre sur ce qu’il trouve, en l’occurrence ce qui est fabriqué pas loin de chez lui. Bon pour la planète, bon pour les copains, bon pour tout en fait. Le mouvement de cosom’acteur qui achète autant avec son cerveau qu’avec son estomac était déjà largement initié. Gageons que ce coup de pouce viral permettra à beaucoup de continuer dans cette indéniable voie de la raison. Comme quoi, il y a tout de même quelque chose de bon dans tout ce mauvais.

« On se fait la bise »

Non. Mais même après en fait. Il faut arrêter avec ça.

S’adapter, oui mais comment ?

L’épidémie mettra un moment avant de s’éteindre, l’immunité collective n’étant pas pour demain. Cependant, des métiers vont avoir beaucoup de mal à s’adapter à ce fait. Respecter les gestes barrière quand on est comptable ça passe. Quand on est coiffeur, esthéticienne ou dentiste, c’est pas la même affaire. Dans la même veine, quel avenir pour les salles de sport, les boites de nuit ou plus simplement les restaurants ? Pour ma part je n’ai pas de solution à proposer (et n’en ai d’ailleurs aucunement la prétention) mais le défi s’annonce épineux.

Il y aura donc un avant et un après Covid19. Nos comportements et habitudes vont être secoués. Cet impact aura-t-il une influence positive sur notre rapport à la planète, aux autres, à notre façon d’aborder notre existence ? La réponse est dans les mains de chacun.

PS : tu as du retrouver Aline, dis-lui les mots bleus, elle va craquer c’est sur <3