Comment évoquer Colomiers Rugby sans parler de Jean-Luc Sadourny. Sélectionné à 71 reprises en équipe de France, de 1991 à 2001, inamovible arrière du XV de France, il a également la très honorable particularité de n’avoir joué que pour un seul club, celui de La Colombe.

Il avait 4 ou 5 ans lorsqu’il est rentré pour la première fois sur le terrain. Jusqu’à sa retraite sportive à 37 ans, que de chemin a parcouru l’auteur de l’essai du siècle en 1994 contre la Nouvelle-Zélande en EDF ! De toutes ces années, il retient de nombreuses fiertés. Dans la victoire lors du passage du groupe B au groupe A, des finales de haut niveau ou de la période forte de 98/99/2000. Dans les moments difficiles aussi dont il conserve ce sentiment d’unité partagé par ces hommes tous unis au combat. « Chaque période a eu ses bons moments » souligne t’il.

Sélectionné pour cet anniversaire des 60 ans du club comme ambassadeur, il garde avec Colomiers Rugby un lien qui ne se défera jamais. Il regarde d’ailleurs la situation actuelle et à venir avec sérénité. Pour lui, La Colombe doit rester un ténor de la Pro D2. Cela sous entend de se classer parmi les 6 premiers à chaque saison. La montée en Top 14 ? L’obstacle financier serait trop conséquent. Faire le yo-yo d’une saison à l’autre, ce n’est pas enviable. « Mieux vaut être un grand chez les petits qu’un petit chez les grands » comme il dit.

L’autre rôle majeur que doit tenir Colomiers Rugby, c’est celui de la formation. Déjà fort impliqué dans ce domaine, le club a maintes fois prouvé sa capacité à révéler des joueurs de talent (David Skrela, Yoram Moefana…).

Pour un joueur aussi impliqué que Jean-Luc Sadourny, l’envie de terrain est et sera toujours présente. Pour autant, de son propre aveu, le jeu actuel lui semble quelque peu contraint par des stratégies et combinaisons. S’il devait remettre le maillot aujourd’hui, il irait au feu comme il aime : à l’instinct !