À l’image de Game Of Thrones ou du molky, je n’ai jamais compris l’engouement proche de l’hystérie observé lorsque quelqu’un évoque la raclette. Certes, le projet fait de fromage fondu et de charcuterie semble d’emblée plus séduisant que la perspective de jeter des morceaux de bois sur d’autres morceaux de bois ou de pleurer pour la mort de Jean Neige (qui au final est même pas mort en plus). Ok boomer me rétorquerait-on mais voilà, la raclette n’est pas née de la dernière pluie, rendant cet argument de petit c… totalement caduque. Le fait est que mon aversion pour cette pratique culinaire hivernale vient d’une première expérience ratée (comme c’est souvent le cas avec les premières fois), rendant le projet de se retrouver pour s’entasser à 12 autour d’une table et en sortir sentant bon les vapeurs de clacos peu attrayante.

Aidé de mon psychologue, j’ai longtemps cherché à connaître les causes de cet échec fondant. C’est finalement auprès d’un cuisinier que j’ai enfin réussi à résoudre cette énigme lorsqu’il m’a confié « Ah mais c’est normal qu tu aimes pas ça, t’as pris ton kit raclette dans un supermarché ». Une pièce du puzzle me tombait dans les mains et venait régler ce traumatisme profond : non la raclette n’a rien contre toi, c’est la raclette avec du fromage claqué au sol et de la charcuterie en plastique qui sont la cause de cet mal être. Allais-je enfin pouvoir répondre par l’affirmative lors des prochaines invitations raclette chez Sylvie de la compta ? Oui. Mais pas sans quelques ajustements.

C’est encore une fois mon cuisinier préféré qui allait me sauver. En effet, Anton, fier chef à la chevelure dorée, s’avère être également un des piliers de Minjat, cet établissement mi cantine mi marché local qui cartonne depuis ses débuts. Totalement acquis à la cause de la raclette, Minjat a décidé de formater le concept avec un colis complet pour le réaliser. Pensé pour 4 personnes (respectant ainsi la règle des 6), en voici le contenu grâce à un subtil copié/collé des informations de leur site:
2,5kg de pommes de terre
800g de fromage à raclette et morbier (soit environ 28 tranches)
250g de charcuterie :
12 tranches de saucisson
12 tranches de chorizo
8 tranches de coppa
4 tranches de jambon de pays
1 bouteille de vin blanc sec Colombelle 75cl
Certains y ajouteront cornichons et/ou champignons mais étant débutant dans le domaine et bien décidé à terrasser le dragon de mon aversion au fromage fondu sur des patates, je m’acquitte simplement des 33,90€ réclamés pour ce colis et convoque 3 personnes dans la joie, la bonne humeur et le respect des gestes barrière. Au final, ce repas avec vin compris s’élève donc à 8,475€ par personne. Moins de 10 balles pour une soirée de convivialité, par les temps qui courent, difficile de faire mieux.

Tefal Store’Inn raccordé au secteur à grands coups de rallonges, la partie débute avec chacun sa stratégie. Noob mais réfléchi, j’observe et m’inspire de mes voisins. À ma droite, elle opte pour un « je fais tout fondre et griller et ensuite je mélange tout et vas-y que je fais du gloubiboulga» tandis que mon homologue de gauche est méthodique, rigoureux et précis sur ses cuissons avec une répartition millimétrée dans l’assiette. On en apprend beaucoup sur les gens en observant leur façon d’aborder la raclette en fait. M’inspirant de tous bords, je commence à trouver ça marrant mais surtout vraiment bon. Le fromage n’a pas d’équivalent avec la version pétée de mes souvenirs, la charcuterie a du goût, les patates ont une chair douce et fondante.

Mon aversion est morte. Vive la raclette !

Colis raclette pour 4 chez Minjat
33,90€, en magasin ou sur www.minjat-commande.com