Notre fameux « monde d’après » n’étant pas aussi brillant que prévu, son avènement remet cependant certaines priorités au centre. Dans l’échelle de valeur, on réalise (enfin) que le vrai luxe est l’espace. Les appartements place Vendôme c’est bien beau, mais on en fait vite le tour. Non, ce dont on ne se lasse jamais, c’est d’avancer, de découvrir, d’avoir pour seule constante le changement. Deux solutions pour ce faire : aligner les 6 chiffres du loto pour pouvoir changer de fuseau horaire comme bon nous semble ou opter pour une solution plus réaliste (bien qu’il soit statistiquement largement plus probable de devenir millionnaire en jouant qu’en travaillant). Au lieu de changer de maison à chaque escale, le concept est de prendre sa maison jusqu’au lieu de son choix. D’ailleurs c’est même elle qui va nous y amener. Caravane, camping car ou van aménagé forment les principales options disponibles pour mener à bien ce projet. D’autres biais sont certainement possibles mais on ne cherche pas ici à donner dans le catalogue exhaustif. Mes excuses aux charrettes et autres mobylettes de voyageur donc.

Qui qui donc ?

D’après la Fédération des campeurs, caravaniers et camping-caristes, un camping car est « un véhicule à usage spécial de catégorie M1 conçu pour pouvoir servir de logement et dont le compartiment habitable comprend au moins les équipements suivants : des sièges et une table, des couchettes obtenues en convertissant les sièges, un coin cuisine, des espaces de rangement. Ces équipements doivent être inamovibles. Toutefois, la table peut être conçue pour être facilement escamotable. »
On le définit également comme un « VASP » pour Véhicule Automoteur Spécialement aménagé pour le transport de Personnes, autocaravane, motorhome ou encore véhicule récréatif…

Tout est permis

Ici aussi un éclaircissement s’impose En effet, Permis B, B96 ou C1 forment le trio de tête des indispensables sésames à détenir.

Pour la majorité des camping-cars, un simple permis B (le même que pour conduire une Smart) suffit tant que le véhicule passe sous la barre des 3,5 tonnes. Au delà, c’est le Permis C1 qui fait la loi pour les véhicules dont le PTAC (pour Poids total autorisé en charge ) est compris entre 3,5 et 7,5 tonnes. Jusqu’ici rien de bien compliqué. C’est lorsque la notion de remorque de plus de 750 kilos en plus du camping car rentre en jeu que ça se corse. Sans variations jusqu’à ce seuil, elle oblige la mention B96 lorsque la remorque pèse plus de 750 kilos mais que l’ensemble (véhicule tracteur + remorque) ne dépasse pas 4 250 kg. Le BE est pour la même chose mais au delà de 4250 kilos.

Au delà, pour conduire un camping-car poids lourd, c’est le permis C1 qui fait la loin avec une capacité pouvant aller jusqu’à 7,5 tonnes. Au delà, achetez directement un paquebot.

Il existe une exception dite de la mention 79 : si vous avez obtenu votre permis B avant le le 20 janvier 1975, vous pouvez conduire un camping car de plus de 3,5 tonnes sans autre qualification.

Grande surface

La concept du camping car est d’avoir une habitation qui roule. Chambre, cuisine, salle de bains et autres attributs classiques de l’habitation doivent donc rentrer dans l’ensemble pour assurer le confort des usages. On peut se dire que certaines pièces ne sont qu’accessoires mais chacun voit l’hygiène à sa porte.
La surface habitable de tels engins varie de 10 à 18m2 pour les versions pilotables avec un permis B. Si on peut légitimement se questionner sur la viabilité d’un tel constat, le souvenir des années en chambre d’étudiant ou les plus petits appartements parisiens suffisent à remettre les choses en perspective.

Oh la barre !

Comme nous l’avons vu, conduire un camping car en deçà de 3,5 tonnes se fait en étant uniquement titulaire du permis B. Cependant, surtout lorsque les trajets engagés deviennent longs, gardez bien à l’esprit que cette maison roulante n’a en rien le gabarit d’une Twingo. Rues étroites, places de stationnement ou pire encore, ponts et tunnels sont donc particulièrement à surveiller si vous souhaitez récupérer la caution. À part ces moindres détails, la conduite de ces véhicules imposants est très facile et intuitive.

Pas n’importe où

Épris de liberté, on s’imagine rapidement débarquer au milieu de nulle part pour profiter de la vie grandeur nature. Dans les faits, la pratique du camping n’est possible que dans les endroits réglementés. Oubliez les rivages de la mer et les sites classés, le camping sauvage est autorisé là où il n’est pas interdit. De fait, si vous optez pour un terrain privé, vous devez pouvoir justifier de l’autorisation du propriétaire.

Autrement, notre cher Pays dispose d’une constellation de lieux dédiés à l’accueil de camping car. On compte principalement

  • les campings
  • les villages étapes
  • les campings à la ferme (très sympa ça)
  • les aires d’accueil, de stationnement ou d’étape (avec un stationnement limitée à 48h maxi)

Stationnement

Considéré comme une voiture par le code de la route, le camping car peut stationner sur la voie publique : rue, parking, aire de stationnement…tout ce qui est possible du moment où il n’entrave pas la circulation (de véhicules comme de piétons). Une fois garé sur l’emplacement autorisé, il a le droit de stationner de jour comme de nuit. Stationner oui, camper non et c’est là que se fait la différence. En effet, à partir du moment où vous sortez une chaise, déployez un marche pied durable ou sortez le barbecue, vous êtes en situation de camping. En cas de contrôle, c’est sanction assurée.
Méfiat aussi aux arrêtés municipaux qui peuvent interdire le stationnement sur des zones ciblées. Pensez à vous renseigner avant de tirer le frein à main.

La ceinture !

Que la tentation est grande, lorsque se présente la perspective de s’envoyer un Toulouse/Brest, de profiter du voyage fusionné avec le lit ou la banquette du camping car. Cependant, en cas de freinage appuyé ou de collision, c’est avec la table basse ou une cloison que votre front risque de fusionner. Comme pour tout véhicule doté de ceintures, chaque passager se doit de boucler la sienne. Zéro exception possible. Pour les enfants de moins de 10 ans, un siège auto est également obligatoire, la ceinture à elle seule n’étant pas efficace comme pour un adulte (voire même dangereuse)