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Âgé de 22 ans, Corentin Gatti est le fier représentant de la troisième génération présente sur l’exploitation familiale basée à Saint-Jory, en Haute-Garonne. Officiellement converti à l’agriculture biologique depuis 2019, Le Potager de Camille s’est naturellement tourné vers Biocoop pour développer son activité et distribuer ses bons produits, bio et frais, à Toulouse et ses alentours.

Corentin a rejoint Le Potager de Camille en 2019 en tant que salarié, avec le projet de reprendre l’exploitation familiale, actuellement gérée par ses parents, Véronique et Alain Gatti, le fils des fondateurs de la ferme. « Cette transmission de savoir-faire de génération en génération est une histoire magnifique, c’est un immense honneur pour moi de faire perdurer l’exploitation de mes grands-parents. Le succès que nous rencontrons aujourd’hui n’aurait pas été possible sans leur travail acharné durant toutes ces années et je pense que nous leur faisons aujourd’hui honneur ! L’exploitation porte d’ailleurs fièrement le nom de Potager de Camille, en hommage à ma grand-mère paternelle » nous confie Corentin.

L’exploitation s’est nettement développée depuis sa reprise par Véronique en 2002 : elle compte désormais un hectare de serres et 7 hectares de plein champ et propose une grande diversité de produits : pas moins de 25 espèces et 300 variétés différentes sont cultivées, certifiées bio depuis 2019. Initiée en 2006, cette transition vers le biologique a été soutenue par la mise en place d’une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), qui a permis au Potager de Camille de se développer, tout en gardant son authenticité et son ancrage local. Le succès a été au rendez-vous : aujourd’hui 400 familles sont adhérentes à l’AMAP et récupèrent chaque semaine un beau panier de légumes frais. Ainsi, les agriculteurs de Saint-Jory se rendent à différents lieux dans Toulouse et ses environs chaque soir de la semaine pour la distribution des paniers : lundi à Saint-Cyprien, le mardi au stade du Bazacle, le mercredi à Tournefeuille, et le vendredi à Gratentour. Le jeudi, c’est directement à la ferme !

Outre Corentin et ses parents, Le Potager de Camille compte également trois salariés en CDI. « Lorsqu’une personne rejoint l’équipe, c’est une évidence de lui proposer un CDI, puisque notre objectif est de favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail et de les accompagner pour leur entrée dans la vie active, pour mieux appréhender les démarches pour trouver un logement, un crédit achat voiture… ». L’engagement pour l’environnement fait également partie des valeurs de Corentin. Titulaire d’un Bac Pro CGEA Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) et d’un BTS Agronomie et Productions végétales, il a parfaitement su mettre en application ces enseignements. Ainsi, un mécanisme d’automatisation de l’arrosage a été mis en place, qui permet de l’optimiser et d’éviter des gaspillages d’eau.

Pour les non-adhérents de l’AMAP, vous pourrez notamment retrouver les récoltes du Potager de Camille dans le Biocoop de Blagnac. Parmi les produits vedettes, la mâche : « on se base sur une mâche de qualité, avec une variété ancienne. On privilégie toujours le goût, quitte à ce que ce soit au détriment de la quantité. » La roquette est également très appréciée : « certains clients restaurateurs nous ont même dit : on découvre le goût de la roquette grâce à vous ! »

Pour un été placé sous le signe de la convivialité, les légumes du soleil pour préparer une bonne ratatouille sont également au rendez-vous : aubergines, courgettes, tomates, poivrons, oignons. Ils sont depuis peu rejoint par de délicieuses tomates cocktail en grappe, parfaites pour l’apéro ! Pour garantir la fraîcheur des produits, Corentin livre quotidiennement le Biocoop de Blagnac en petite quantité : « Je sais que Pierre et son équipe font tout pour valoriser nos produits et notre travail, et en retour, j’aime leur rendre service en me rendant disponible. Si le samedi en fin de matinée, le magasin n’a plus de salade, Pierre m’appelle et je le livre à nouveau en début d’après-midi ! » conclut Corentin.

Au moment où les débats autour du glyphosate et de la tomate hors sol font rage, les Français se tournent de plus en plus vers le BIO, et délaissent peu à peu les cultures dites conventionnelles. Et tandis que le consommateur est de plus en plus renseigné, les enseignes Bio se multiplient et les modes de productions alternatifs – comme les AMAP et les Ruches – se développent. A l’ère du « mieux manger », les slogans des hard discounters ne prônent pas tant les prix bas, que des produits sains et équitables. Se fournir en direct du producteur a le vent en poupe, et certains noms barbares comme « permaculture » commencent à rentrer dans le vocabulaire des consommateurs. Désormais, le combat face aux problèmes climatiques et sanitaires se passe dans l’assiette et chacun lutte armé de sa fourchette. Un panier à salade dans lequel il est parfois difficile de faire son choix. État des lieux des bonnes adresses près de chez vous.

L’AMAP établit un lien direct entre exploitant agricole de proximité et consommateur. Une volonté de maintien d’une agriculture paysanne, qui tient par un engagement contractuel entre le producteur et le « mangeur » qui s’engage à venir récupérer chaque semaine un panier composé de fruits et légumes de saison. C’est ainsi que, dans une démarche éthique commune, le consommateur est assuré de bénéficier de produits sains, et l’exploitation d’une juste rémunération. L’AMAP « Saint-Pierre D’Ax » de Blagnac, accueille à ce jour une centaine d’adhérents. « Pour les paniers de fruits et légumes, nous fonctionnons sur un système d’abonnement à l’année. Pour toutes les autres marchandises, les personnes réservent sur le site « Cagette.net », qui référencie par catalogues les produits d’une trentaine d’exploitants », développe Eric Fuilla-Weishapt, vice-président de l’AMAP de Blagnac. C’est ainsi que chocolat, viande, bière, miel, tisanes, fromages, ou encore plants de légumes, peuvent composer les paniers des adhérents, par le biais d’un système d’achats groupés. Dans cette démarche hors économie de marché, l’agriculteur écoule ainsi l’intégralité de sa production et évite la surproduction. « L’idéal est donc d’ anticiper et de commander de manière prédictive sur plusieurs mois. Cela permet au producteur de s’organiser ; notamment en ce qui concerne la viande car les calendriers d’abattoir sont contraignants dans le BIO », explique Claire Faroux, présidente de l’AMAP de Blagnac.

©Hélène Ressayres

Un « mieux manger » qui implique un consommateur plus responsable, et à l’écoute du rythme des saisons, de la nature, mais aussi de la météo qui donne désormais le LA. Une AMAP qui fait du local une priorité et dont les produits proposés sont certifiés BIO.  « Notre charte vise à favoriser la proximité, mais nous collaborons avec certains fermiers BIO à l’étranger, notamment pour des produits comme les agrumes et les huiles », ajoute Eric Fuilla-Weishapt, vice-président de l’AMAP « Saint-Pierre D’Ax ». Avec cette nouvelle façon de composer son assiette, on repense aussi sa façon de cuisiner. « On attend d’avoir les ingrédients pour élaborer ses menus ; on prépare ses plats en fonction des produits, et non l’inverse », développe Claire Faroux, présidente de l’AMAP. Des cagettes qui débordent aussi de bienveillance, puisque l’association blagnacaise propose des « Paniers Solidaires » pour aider des familles dans le besoin.

Article rédigé par Hélène Ressayres