À l’heure où le jeu vidéo commence une nouvelle ère avec la sortie des Playstation 5 et Xbox Series X (pour ceux qui ont pu les réserver du moins), nous autres boomers avons et aurons toujours une affection unique pour les titres vidéoludiques désormais rangés au rang de classiques. La multiplication des rééditions de jeux comme Final Fantasy VII, Crash Bandicoot ou le fraichement annoncé Time Spliters 2 témoigne cependant d’un réel attrait pour ce rétrogaming fait de pixels et de sons en MIDI. Mieux, les mastodontes du secteur y vont carrément à coups de consoles de l’époque remises au gout du jour en versions réduites: Mini Super Nintendo et autres Mini Playstation se vendent équipées dès le départ d’une vingtaines de titres les plus emblématiques de ces machines. Mi rétro mi marketing, les avis divergent sur ces nouveaux formats. Cependant, l’intérêt pour les vieilleries vidéoludiques demeure bien réel.
Metal Gers Solid
Aussi infecté par le virus du jeu vidéo que Brad Vickers à l’entrée du commissariat de Racoon City, Franck Boubée est un otaku gersois qui travaille dans l’informatique. Une fois la cravate retirée, il est ce que l’on appelle un moddeur. Grosso modo, il s’agit d’un bienfaiteur de l’humanité qui détourne des consoles de jeu vidéo dans à peu près tout ce qui possède un écran. C’est ce genre de personnes qui est capable d’adapter Doom sur l’écran d’une imprimante domestique. Après quelques réalisations de bornes d’arcade classiques, Franck ne s’est pas attaqué à la plus emblématique des des productions de John Carmack mais bien à un autre mythe du jeu vidéo : La Dreamcast.
Call Of Vieillerie
Pour ceux qui n’ont pas connu le doublé de Zidane en finale de coupe du monde, sachez que cette console de SEGA est une véritable institution. Portée par des titres comme Shenmue, Crazy Taxi ou encore l’inclassable ChuChu Rocket!, elle permettait de se connecter au web (révolution absolue pour l’époque) et affichait des performances visuelles ahurissantes (pour 1998 hein). Adaptant énormément de jeux tirés de l’arcade (ce qui, ajouté au choix du GD-Rom comme support précipita grandement sa perte), elle a marqué les esprits et notamment celui de Franck. En bon bricoleur bidouilleur aux éclats de génie, il a donc décidé d’intégrer cette formidable machine à…un minitel.
3615 ULLA
Autre relique de la préhistoire numérique, le minitel est une exception Française qui a connu la fermeture de ses services en 2012, remplacé par notre désormais familier internet. Tout comme la BX et le mulet, il a su marquer les esprits avec un design tellement fané qu’il en devient sympathique. C’est donc dans cette coquille que Franck a décidé d’intégrer une Dreamcast. Il aurait pu se contenter d’y coller un émulateur et 4 ports USB mais la manœuvre aurait été aussi authentique que le premier single de Kylie Minogue. Il a plutôt choisi d’intégrer le maximum de composantes de la console blanche tout en conservant le plus possible les fonctions physiques du minitel. Sa création s’allume donc avec le bouton d’origine, le son s’ajuste par le biais de la molette crantée sur le flanc droit et le branchement d’une manette supplémentaire se fait avec la connectique d’origine Dreamcast. Pour contrôler l’engin, Franck a logiquement opté pour une interface typée arcade avec un joystick et des boutons arrivés tout droit du Japon. Le reste s’est réglé à coups d’imprimante 3D.
Insert Coin
Une fois sous tension, le bondissant logo rouge apparait sur une mélodie de Ryûichi Sakamoto. À cet instant, le nostalgie déboule aussi vite que Sonic dans Marble Zone. Et quand débute « All i want » dans l’autoradio du taxi cabriolet, définitivement on ne veut plus lâcher le pad. L’ergonomie est sans-faute, les contrôles réactifs et précis, la composition sonne parfaitement juste. Franck a réalisé un travail impeccable et totalement inédit. Même SEGA Europe l’a contacté lorsqu’il a présenté son bébé sur Tweeter. Comme sceau d’approbation, difficile de faire mieux.
It’s me, Francky!
Le minitel-Dreamcast est pour le moment un exemplaire unique et est disponible à la vente. Cependant, d’autres créations sont à venir de la part de cet orfèvre créatif, notamment un projet de minitel croisé avec une Nintendo 64 (oui il y aura Goldeneye dessus). De dinosaures du monde virtuel, Franck crée des objets contemporains à la fois fonctionnels et bourrés de charme. Dans Tekken, ça s’appelle un perfect….
Contact : Facebook @ Franck Boubée