En prise de puissance constante depuis son apparition spontanée il y a une poignée de jours sur les réseaux sociaux, la contestation des « Gilets Jaunes » appelle à de nombreux blocages le 17 novembre 2018 . Elle a pour principal objectif de contester la hausse des prix du carburant et, plus généralement, de protester contre la politique actuelle. En plus de ces blocages routiers, le mouvement appelle à ne pas consommer sauf auprès de petits producteurs et de les payer en liquide…
En attente du jour d’action, les adhérents à cette cause déposent leurs gilets jaunes de sécurité sur le tableau de bord de leur véhicule.
Pour y voir plus clair, voici une carte non exhaustive des blocages prévus dans notre département. Le mouvement n’étant pas centralisé, elle peut tout à fait être sujette à variations.
Que penser de cet élan citoyen qui se définit comme purement apolitique? Les annonces faites hier matin par le premier ministre Edouard Philippe, qu’elles soient sous forme de rappels à l’ordre (« Vous avez le droit de manifester mais il faut prendre ses responsabilités et respecter la loi ») ou de diverses aides (notamment d’une super prime à la conversion de 4000€ pour les Français les plus modestes) démontrent en tout cas que cette grogne interpelle l’Etat.
Sur les réseaux sociaux, pro et anti s’affrontent lors de joutes verbales passionnées, parfois au détriment du Bescherelle . Rares sont ceux qui s’interrogent sur la notion d’élasticité des prix par rapport à la demande* alors qu’il s’agit peut être là du sujet le plus important. Plus largement, notre demande de carburant grandissante se heurte à des enjeux écologiques désormais inévitables. Cette réflexion ouvre alors sur une question structurelle : notre façon de consommer et de se déplacer est-elle encore la bonne…?
*voir Les Principes d’économie politique, Alfred Marshall, 1890