D’une histoire de copains aux débuts compliqués à l’émotion de grands moments sportifs, le vol de La Colombe dure depuis 60 ans. Une longévité partie pour durer, nous offrant l’occasion de revenir sur cette formidable aventure humaine qui a généré tant de belles histoires.
De la naissance aux aux portes du Nouveau Siècle
1915 – 1928 Point de départ
Colomiers crée sa première équipe en 1915. Pour se mettre en tenue, les joueurs se changent au café Berger. Ils rejoignent à pied le terrain du Garroussal, route de Cornebarrieu. À cette époque, ils alimentent une cagnotte collective de 20 sous par personne pour aider financièrement le club… En 1922, les premières difficultés arrivent : les meilleurs joueurs sont recrutés par les grandes équipes de la région. Le club n’a plus les moyens pour se développer. Six ans après, l’équipe de rugby n’existe déjà plus. Malgré quelques tentatives pour relancer le sport columérin, un vide sportif se fera ressentir durant plusieurs années.
1963 – 1975 Une renaissance et quelques déceptions
Le 24 mai 1963 fut le début de la renaissance pour le club. À cette date va avoir lieu la première réunion entre jeunes et anciens joueurs. Le premier président de l’US Colomiers sera nommé en la personne de Raymond Paupy. En parallèle, la mairie de la ville met en place un complexe sportif, route de Tournefeuille, pour l’équipe de football et celle de rugby. Avec un bilan d’une victoire, trois matchs nuls et dix défaites, cette année-là servira essentiellement de rodage pour la suite. L’année suivante, l’US Colomiers Rugby terminera sur un bilan de dix victoires, deux matchs nuls et seulement deux défaites. La Colombe finit première ex æquo avec Portet et se qualifie donc pour les phases finales. Malgré une défaite 6 à 9 contre le TCMS, l’équipe accède en championnat de 3e série.
Durant la phase finale, les coéquipiers de Pierre Vidal dominent Muret en finale (9-6) du championnat des Pyrénées de 3ème série. Le club remporte son premier titre, seulement deux ans après sa reconstitution !
Les 9 années suivantes, le club n’est pas régulier et ne parvient pas à accéder à la troisième division. C’est en 1970 qu’un objectif ambitieux est mis en place, et vient confirmer un exercice 1969-1970 réussi. La ferveur commence à revenir autour de la Colombe.
1975 – 1998 L’arrivée dans l’élite, et la consécration pour la formation columérine
Emmenée par le nouvel entraîneur Pierre Bergès, l’équipe va réaliser un championnat abouti. L’US Colomiers Rugby rencontre Saint-Lary pour pouvoir accéder en 3ème division nationale. Les hommes de Pierre Bergès s’imposeront 9 à 6 après une rencontre incertaine jusqu’au bout. Douze ans après la création du club, la porte s’ouvre enfin. L’US Colomiers Rugby jouera en 3ème division fédérale.
À l’orée de la deuxième saison en nationale, le club voit le président Raymond Paupy et le talonneur Michel Bendichou se relever de leurs fonctions. Après treize années passées à la tête du club, le désormais ex-président, décide de quitter les bureaux, mais honore le titre de président d’honneur. Michel Bendichou, lui, intégrera le bureau quelques années plus tard, et deviendra président du club en 1981. Concernant le championnat, l’US Colomiers Rugby ne finira que cinquième à cause d’un début de saison ratée.
Le début de saison 1979-1980 est marqué par l’arrêt de Pierre Bergès au poste d’entraîneur, remplacé par José Osès en tant qu’entraîneur-joueur. Dès lors, un nouvel élan est déclenché, et la volonté de s’appuyer sur la jeunesse est marquée par les titularisations de Bernard Udari à la mêlée, et Norbert de la Purification à l’ouverture, âgés de dix-sept ans.
Ainsi structurée, l’US Colomiers Rugby nourrit de fortes ambitions. À l’issue de cette première phase de championnat, l’équipe se qualifie pour les phases finales du championnat. Une victoire aux prolongations face à Montpellier (24-18) permettra d’accéder à la division supérieure.
Le 20 mai 1985 l’équipe des Juniors Reichel remporte le titre de champion de France en dominant le PUC (Paris Université Club) 19 à 3 ! Créée il y a tout juste quinze ans par Jean-Claude Skrela, l’école de rugby fait déjà ses preuves. L’année d’après, cette même catégorie remportera pour la deuxième fois consécutive ce titre de champion de France. Une manière élégante de saluer la mémoire de Raymond Paupy, fondateur du club, décédé au mois de février.
Le match « choc » aura lieu le 2 octobre 1988, contre Bègles, à Sèlery. Emmené par un Fabien Galthié transcendé, et un Etcheverry à l’aise au pied, Colomiers signe une victoire retentissante sur le score de 18 à 15. À la fin de cette première phase, le club fait son entrée dans le groupe A, et intègre ainsi l’élite du rugby français. L’US Colomiers Rugby sera même décrit comme étant « un club exemplaire » par le président de la Fédération Française de Rugby, Albert Ferrasse.
1989, Colomiers sort de la première phase avec sept victoires sur huit matchs disputés. La Colombe intègre ainsi le groupe A. Ses neuf victoires en quatorze matchs lui ouvrent les portes des 1/8ème de finale du championnat de France. Pour la première fois, les bleus et blancs se retrouvent parmi les seize meilleures équipes de l’Hexagone.
L’année 1997 devient décisive pour le club. La Colombe gagne 31 à 26 face au C.A Brive Corrèze, alors champion d’Europe en titre, et favori à la course au bouclier de Brennus. Mais l’équipe finit par s’incliner face au Stade Toulousain, quadruple champion de France.
Colomiers montre tout son talent en accédant aux quarts de finale de la Conférence européenne (aujourd’hui Challenge Cup), après quatre victoires. Le club à la colombe bat de nouveau Montferrand (23-13) en quart de finale le 09/11/97. Puis de nouveau face au Stade Français (19/13), pour finir par remporter le titre face à Agen avec un score de 45 à 3 le 1er février 1998. En championnat de France, les bleus et blancs iront cette année-là jusqu’en 1 /2 finale mais ils s’inclineront à Nîmes le 10 mai 1998 face à Perpignan, 15 à 13.
1998 – 2000 L’aube d’un nouveau siècle
Lors de la saison 98-99, Colomiers fait ses premiers pas dans le rugby professionnel, dirigé par Serge Blanco. Durant cette saison, l’USC confirme son statut d’équipe de haut niveau et entame trois tableaux : la coupe de France, la coupe d’Europe et le championnat de France. En ce qui concerne le championnat de France, Colomiers a eu bien du mal à sauver sa qualification après avoir perdu à domicile face à une équipe de Grenoble que l’on croyait moribonde mais qui restera la bête noire de Colomiers lors des phases finales du championnat (Colomiers s’inclinera en quarts de finale, 26-28 face à Grenoble au Stade des Sept-Deniers). Mais ce qui restera de cette saison à suspense, est certainement la merveilleuse aventure européenne des Bleus et Blancs, une marche triomphale vers une finale hélas ratée. Sans avoir à rougir de perdre à Dublin devant 50 000 Irlandais réunifiés, contre une sélection de la province d’Ulster qui s’était offert les deux stades (Toulousain et Français) en guise de mise en bouche, on gardera tout de même la certitude que Colomiers a manqué le coche, car l’équipe de ce jour glorieux n’a pas su, pétrifiée par l’enjeu, faire le jeu qu’elle savait si bien faire les jours de grand soleil, un jeu qui la plaçait bien au-dessus de son adversaire.
En 2000, passage au nouveau millénaire, pour la première fois de son histoire, Colomiers atteint la finale du championnat de France et touche, du bout des doigts, le mythique bouclier de Brennus. Hélas, dans le cadre prestigieux du Stade de France, les bleus et blancs échouent. Une chose va rester de cette finale pour nos Columérins : le regard de toute la France sur le club de Colomiers Rugby. Un regard « attendri » certes, mais aussi la reconnaissance unanime des valeurs de Colomiers.