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Hugo Fernandez

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Ça y est ! Les beaux jours arrivent. Finies les journées pluvieuses, place au soleil ? S’il n’est pas encore présent dans le ciel, on peut vous assurer qu’il le sera dans votre verre avec le vin rouge « Fronton » cuvée Eole 2018, mis en bouteille au domaine de Château Boujac. Comme toujours, nous prenons soin de demander de précieux conseils auprès d’un fin connaisseur, en la personne cette fois-ci d’Olivier, responsable de l’épicerie et de la cave de la Biocoop de Blagnac.

C’est sur les hautes terrasses dominant la vallée du Tarn que le domaine Château Boujac a vu le jour en 1930, sur les terres mythiques du vignoble de Fronton où les Romains auraient planté les premiers ceps de vignes, il y a plus de deux millénaires. Située aux portes de Toulouse à Campsas, l’exploitation de Château Boujac est une affaire de famille passionnée par la culture du terroir, fièrement perpétuée depuis 1988 par Philippe Selle, actuel co-propriétaire-récoltant avec sa compagne Michelle. Soucieux de respecter cette terre qui leur a été confiée, le couple de vignerons s’est engagé depuis 2008 dans une agriculture biologique, afin de veiller naturellement sur leurs 30 hectares de vigne tout en bénéficiant du meilleur que la terre a à leur offrir.

La cuvée Eole 2018 a la particularité d’être un vin rouge issu de trois cépages différents que sont le Syrah, le Cabernet et le plus emblématique du vignoble : la Négrette. Ce cépage est le « descendant » de son ancêtre le Mavro (« noir » en Grec), et incarne à la perfection la typicité des vins de Fronton, puisque ce terroir est le seul en France permettant une acclimatation prospère et durable de la Négrette.

Pour ce qui est des caractéristiques de ce vin, vous retrouverez au nez des notes de fruits noirs, qui vous évoqueront peut-être le cassis. En bouche, il s’agit d’un vin structuré, offrant une belle rondeur selon Olivier, qui apprécie particulièrement l’équilibre entre un tanin bien présent et de subtiles notes boisées (dues à l’élevage en fût de chêne) ainsi que de fruits noirs que l’on retrouve à nouveau au palais. « Il s’agit d’un vin qui a du corps, qui se boit à table mais également à l’apéritif, avec des amuse-bouches ». D’après notre expert, ce vin se marie parfaitement avec les viandes rouges et plats en sauce, et même les desserts, accompagnant par exemple à merveille ceux à base de chocolat noir. Alors à vos papilles, avec gourmandise et modération !

Un article de Hugo Fernandez

Terre de vies, un nom évocateur qui reflète parfaitement l’activité de Sylvain Collet, agriculteur spécialisé dans la culture biologique d’endives et de champignons. Située à Saint-Léon en Haute-Garonne, sa ferme dispose de 22 hectares de terres lauragaises acquises en 2018. Pour le breton d’origine, le bio est devenu bien plus qu’un simple mode de production et consommation, c’est une véritable « philosophie de vie », qu’il est fier de partager avec la quinzaine de magasins Biocoop de la région toulousaine qu’il fournit, dont celui de Cornebarrieu.

Issu d’un BTS Agricole Protection des Cultures, le producteur de 47 ans avait paradoxalement à l’époque de ses études en phytologie (devenue botanique) une vision très tranchée de l’agriculture biologique, un concept qui était encore très marginalisé au début des années 1990. En 1998, après des années d’études en école d’ingénierie agricole, Sylvain quitte sa Bretagne natale pour le Tarn et Garonne où il exerce son premier métier au sein du réseau de Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA). Une rencontre avec un certain Michel, administrateur du réseau et producteur reconnu, va changer radicalement sa vision du bio, loin de ses préjugés ; puisqu’il se rend compte de la technicité de la pratique et de ses bienfaits sur la qualité et l’authenticité des produits.

Après 4 années d’activité dans cette coopérative bio, il rejoint la chambre d’agriculture en tant que conseiller en bio, un rôle qu’il assure durant 8 années. C’est finalement à partir de 2012 qu’il cultive pour la première fois lui-même ses variétés de légumes en agriculture biologique avec l’aide d’un associé. Depuis 2018, Terres de Vie est une ferme agricole accueillant 7 salariés maraîchers en contrat saisonnier sur une période dite « hors-saison », allant de novembre à mai, pour la plantation, l’entretien et la récolte d’endives, le produit phare. Le reste de l’année, ce sont 4 salariés dont 3 en équivalent temps plein (ETP) qui sont mobilisés pour cultiver la deuxième production emblématique, les champignons, avec 3 variétés proposées : champignons de Paris, pleurotes et shiitake. Sylvain collabore avec 2 fournisseurs de substrat (base de paille et de fumier) pour ses champignons, et 5 fournisseurs de racines d’endives du Nord de la France ; racines qu’il prend soin de faire trier sur place pour se débarrasser de la terre et autres résidus ce qui permet d’alléger le camion et réduire l’impact carbone.

Le maraîcher utilise une technique de production d’endives et champignons en « bâtiment bois » et en tant qu’expert ayant suivi une formation de géobiologie, il ne laisse rien au hasard. « Ce qu’il y a de plus crucial dans mon activité, c’est la prise en compte du moindre détail qui, additionné à d’autres, fait la différence pour des produits plus qualitatifs visuellement et gustativement. Le respect des matières organiques et de chaque être vivant qui va impacter le processus de croissance du légume est primordial pour l’obtention d’un produit bio, bon et beau ». Des légumes de qualité que Sylvain propose dans une quinzaine de magasins Biocoop, « un réseau en totale adéquation avec mes valeurs de respect de l’environnement, de partage et d’humilité ».

Avec une production d’1,5 tonne d’endives par semaine, Sylvain Collet précise que rien n’est gaspillé pour autant, de la plantation à la livraison. Chaque semaine, les racines d’endives ne pouvant être utilisées pour la production sont échangées contre du fumier bio d’un agriculteur ayant sa ferme à 3km. Pour fournir le Biocoop de Cornebarrieu, qu’il livre 2 fois par semaine, Sylvain utilise des cagettes en bois recyclé et recyclable qu’il récupère au prochain passage. Les cagettes sont scrupuleusement vérifiées par Alexandre, en charge du rayon fruits et légumes, qui s’assure de l’attractivité visuelle des produits avant la mise en rayon. « Il n’hésite pas à me faire des remarques sur la présentation et j’essaye de proposer à chaque passage de meilleures cagettes. Notre relation se base sur la confiance, que nous entretenons depuis notre première rencontre, c’est un plaisir de collaborer avec cette équipe si professionnelle et humaine ».

Auteur et Photos : Hugo Fernandez