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Cardeilhac-Pugens

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A l’occasion du mi-mandat, Diagonale a posé 3 questions à l’hyperactif Maire de Léguevin, Etienne Cardeilhac-Pugens.

3 ans après votre élections, quel est votre état d’esprit ?

« Je suis partagé entre optimisme et inquiétude. Je suis optimiste parce-que j’apprécie tous les jours la ferveur des forces vives de notre commune : notre riche tissu associatif dans tous les domaines, nos commerçants et professionnels, les agents municipaux, la communauté éducative, nos gendarmes… et bien sûr les habitants. Nous avons la chance de vivre dans une commune dynamique, qui bouge et qui investit pour l’avenir. Et dans un même temps, je suis inquiet parce que le contexte macro n’est pas de nature à rassurer les Collectivités locales. L’éducation va mal, notre système de santé est sous tension, l’inflation dure, l’insécurité monte. Les élus locaux sommes au contact de la population, tous les jours, et on entend tous les jours la colère qui monte chez nos concitoyens. Enfin, je partage complètement le sentiment de mes très nombreux collègues Maires, seuls et démunis, qui subissent des décisions qui nous dépassent et qui subissent une lourdeur administrative affligeante. 

Quel bilan tirez-vous de l’action municipale en milieu de mandat ?

« Les 3/4 du programme présenté et porté par mon équipe sont réalisés ou en cours de réalisation. Nous voulions donner à notre Commune un nouvel élan et un nouveau cap. Je crois pouvoir dire que nous y sommes parvenus. Léguevin n’est plus une ville dortoir, c’est devenue une ville très dynamique. Dans un même temps, nous investissons dans de nouveaux équipements mais aussi dans le rattrapage de tout ce qui aurait dû être fait avant notre élection. Nous avons aussi mis un véritable coup de frein à l’urbanisation galopante. Les projets immobiliers qui sont sortis en 2020, 2021 et 2022 avaient été validés par la précédente équipe. Je tiens d’ailleurs à préciser que les immeubles au niveau du rond point de Super U, ne sont pas sur la commune de Léguevin. Comme nous l’avions annoncé, nous avons retravaillé le projet d’envergure sur le secteur de Castelnouvel. Une présentation a été faite en réunion publique, suite à laquelle il y aura d’autres modifications car nous avons entendu les habitants. Nous allons poursuivre les concertations pour la 2ème phase. » 

Comment envisagez-vous les 3 prochaines années et serez-vous candidat en 2026 ?

« Avec détermination et esprit de responsabilité. Je crois qu’il faut du courage politique et dire la vérité à nos concitoyens. La situation économique n’est pas la même qu’au moment des élections municipales. Nous avons à subir, en tant que Collectivité, comme tous les citoyens, les différentes crises : le COVID, la hausse du prix de l’énergie, des matières premières et des matériaux, l’inflation… Par ailleurs, durant des années, nos prédécesseurs ont cherché à faire des économies qui sont en définitive de fausses économies. Et à quel prix ! Ces mauvaises surprises constituent des dépenses de rattrapage, tant au niveau du fonctionnement que de l’investissement, et cela a un réel impact sur nos projets. Notre taux d’imposition communal est, avec Pibrac, le plus bas du secteur ; il est à 38.13% quand la moyenne sur le territoire du Grand Ouest Toulousain est à plus de 45%. Comme je m’y étais engagé, je souhaite ne pas devoir l’augmenter. Face au contexte inattendu et imprévisible, nous avons réussi, jusqu’à présent, à maintenir les tarifs municipaux à un bas niveau (restauration, périscolaire, extra scolaire, piscine, location de salles, école municipale de musique…), mais jusqu’à quand ? La réalité est mathématique, si tout augmente mais que les recettes stagnent, à un moment donné ça bloque. Plus de services et plus d’investissements avec moins d’argent ce n’est pas possible. C’est pourquoi, en responsabilité, j’ai demandé à mon équipe de redéfinir les priorités pour tracer la feuille de route des 3 prochaines années. Je souhaite une ville plus entretenue et une ville plus sécure. La mobilité est aussi un enjeu fort, les premiers travaux de pistes cyclables sur la route de Toulouse devraient débuter fin d’année et les négociations pour les bus Tisséo sont bien engagées. Concernant une candidature en 2026, je crois que ce n’est pas le sujet du moment. Ma priorité est de tenir nos engagements au maximum et de bien gérer la Commune, au quotidien et pour l’avenir. Je sais pouvoir compter sur mes équipes, agents et élus, et je tiens à les en remercier. » 

Élu le 28 juin de cette année, le nouveau maire de Leguevin Etienne Cardeilhac-Pugens a tout de suite été mis à l’épreuve par la pandémie. À ce défi, le professeur d’économie et gestion dans l’enseignement supérieur a répondu par de l’action, de la réactivité et une grand sens de la communication.

Diagonale : Monsieur le Maire bonjour, et merci de nous accorder cette interview. Votre mandat a démarré dans un contexte inédit avec une implication et un soutien forts de la part de la municipalité auprès de ses commerces. La décision d’extension du marché de plein vent va dans ce sens. Pouvez vous nous la décrire en quelques mots ?
Etienne Cardeilhac-Pugens : Le marché de Léguevin est reconnu pour sa convivialité et draine beaucoup de monde. Compte tenu des directives préfectorales, limitant le brassage, il a fallu trouver des solutions. Pour nous, il était hors de question de fermer le marché. Nous avons donc envisagé plusieurs possibilités et celle de l’extension a été retenue. Nous la mettons en place, même si bouger les habitudes n’est pas chose simple. Concernant les commerces, le champ de compétences des communes ne laisse pas la possibilité d’aides financières directes. Notre objectif est d’encourager la consommation chez nos commerçants et professionnels léguevinois, à qui j’ai envoyé un courrier pour leur faire des propositions d’accompagnement.

La ville est connue pour ses nombreuses activités sportives (rugby, base-ball et même foot américain) qui subissent encore ce confinement. Des pistes de soutien sont elles à l’étude ? Notamment dans le cadre du plan d’accompagnement évoqué par Emmanuel Macron mardi 17 novembre.
Ce plan concerne principalement les aides pour les associations employeurs et ce sont des mesures étatiques. A notre niveau, nous soutiendrons la reprise associative autant que nous le pourrons. Mes Adjoints prennent contact avec les présidents afin de réfléchir ensemble à des solutions adaptées. Nous savons d’ores et déjà que certaines auront des difficultés financières, nous l’anticipons pour le budget 2021.

Également fortement touché, le monde culturel est fortement impacté, je pense notamment au TEMPO. Ce dernier a-t-il une programmation maintenue ?
La Municipalité a tenu à maintenir autant que faire se peut les services culturels. Ainsi, la médiathèque a organisé un système de click and collect et l’école de musique a organisé les cours en distanciel. Quant à Tempo, nous essayons de reporter les spectacles en début d’année 2021, mais les mesures évoluant, nous ne pouvons rien confirmer à 100%.

Le développement de la voisine zone de l’Escalette est déjà bien entamé. De par sa position sur un des axes principaux de la ville, des projets de connexion avec le commerce local sont-ils à l’étude ?
Si ce n’était pas le cas sur la précédente mandature, Pibrac et Léguevin souhaitent désormais travailler en bonne intelligence concernant le développement de notre territoire. Nous échangeons régulièrement avec ma collègue, Maire de Pibrac, concernant les aménagements urbains, le développement économique et les transports. Il y aura des connexions entre nos deux communes, nous ne pouvons l’envisager autrement.

Merci pour vos réponses